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Pilotage énergétique : faut-il attendre des travaux d’isolation pour réguler ?

On pense souvent qu’il faut d’abord isoler avant de réguler. En réalité, une GTB bien pensée permet déjà de limiter les surconsommations et d’identifier les priorités. C’est un levier concret pour agir progressivement, en s’appuyant sur les données du terrain.

Réguler un bâtiment mal isolé ?

Oui, et c’est souvent là que c’est le plus rentable.

La question revient souvent. Récemment lors d'une commission de travaux, on a entendu :
“Faut-il investir en priorité dans l’isolation… ou dans une GTB ?”

Et cette interrogation en appelle une autre, plus directe :
“Est-ce que ça vaut vraiment le coup d’installer une GTB si mon bâtiment est mal isolé ?”

Excellente question. Parce qu’elle révèle une idée reçue bien ancrée : qu’il faudrait un bâtiment parfait pour commencer à piloter.

La réponse est non. C’est même souvent l’inverse.

Dans cet article, on va démonter ce mythe avec 3 constats terrain et vous montrer ce que permet une régulation intelligente sur ce type de bâtiment.

Quelques chiffres...

Le parc existant en France continue de chauffer, climatiser et éclairer à vide.

  • Le chauffage représente en moyenne 50 à 60 % de la consommation totale des bâtiments tertiaires.
  • 20 à 30 % des consommations d’énergie dans le tertiaire sont évitables, liées à des usages absurdes ou non supervisés.
  • Les audits révèlent régulièrement ces dérives.

❌ Idée reçue #1 : “Réguler ne sert à rien si on perd toute la chaleur”

C’est justement parce que vous perdez de la chaleur… qu’il faut réguler.
Un bâtiment mal isolé perd plus vite les calories alors chaque degré inutile devient une dépense évitable.

➡️ Réguler permet de :

  • Éviter les surchauffes,
  • Couper le chauffage dans les zones inoccupées,
  • Adapter en temps réel selon l’usage.

Par exemple, baisser la température de 1,5°C dans une zone peu occupée ou orientée plein sud peut faire économiser 7 à 10 % de consommation. Sans régulation, impossible de le faire de manière fiable et contrôlée.

❌ Idée reçue #2 : “On mettra une GTB après les travaux d’isolation”

On l’entend souvent. Mais dans les faits, les travaux lourds prennent du temps à financer, planifier, réaliser… parfois plusieurs années.

  • Une rénovation performante coûte entre 500 et 1 200 €/m².
  • Une GTB conforme au décret BACS coûte environ 5 à 20 €/m² en setup, et 1 à 3 €/m² par an selon la classe et le bâtiment.

Pendant ce temps, les pertes continuent, souvent de façon inégale dans le bâtiment.

Cartographie des priorités d’isolation

Ce plan en est l’illustration : certaines pièces sont très énergivores, d'autres peu utilisées, certaines surchauffées, etc. .

➡️ SCorp-io vous permet de voir ça en un coup d'œil.

Plutôt que de subir, vous pouvez :

  • Prioriser intelligemment vos investissements
  • Identifier les zones où l’isolation est réellement urgente
  • Détecter les dérives ou les usages incohérents

Et prendre des décisions plus éclairées...
On ne remplace pas les travaux, on vous aide à les cibler au bon endroit, au bon moment.

❌ Idée reçue #3 : “La GTB, c’est pour les bâtiments neufs”

Faux. Ce n’est pas l’âge du bâtiment qui compte, mais sa capacité à être piloté.

➡️ Et aujourd’hui, même dans un collège des années 80, il est possible de :

  • Se connecter à l’existant
  • Ne pas changer les équipements pour améliorer la régulation
  • Installer une supervision sans travaux lourds

Le ROI est là, dès la première année, même dans un bâtiment des années 80.

En fait… ce qu’il faut à ces bâtiments, ce n’est pas une GTB "classique"

Aujourd’hui, dans la majorité des bâtiments anciens, la régulation est basée sur la loi d’eau.
C’est une règle simple : plus il fait froid dehors, plus l'eau qui passe dans les circuits de chauffage doit être à forte température.
Cette loi est réglée une fois, souvent figé pour toute la saison, et rarement mis à jour.

👉 Problème : c’est une régulation “aveugle” :

  • Elle ne s’adapte pas aux conditions réelles à l’intérieur
  • Elle ne prend pas en compte l’occupation, ni les apports solaires ou de températures tout au long de la journée
  • Et surtout, elle dysfonctionne complètement en mi-saison : il fait 15°C dehors, mais les bureaux sont à 24°C…

Certaines GTB installées dans les années 2010 n'ont plus aucune capacité de supervision. Quand le poste est encore utilisable, elles affichent les températures, elles permettent parfois d’envoyer une commande à distance…mais elles ne changent pas vraiment le comportement du bâtiment.

Ce qui change tout, c’est une régulation intelligente

Une couche d’intelligence qui améliore ce que vous avez déjà, et qui transforme totalement le pilotage :

  • Savoir quand il faut chauffer, et quand il vaut mieux laisser faire le soleil, et tout ça automatiquement
    Prendre en compte les horaires d’occupation, pour ne pas chauffer pour rien
    Ajuster les consignes en fonction de la météo prévue demain…
    Mais aussi détecter les dérives, les surchauffes, les incohérences
  • C’est tout ça qui va permettre à un bâtiment mal isolé d’avoir des économies significatives sur son utilisation.

    🎯 Et ce n’est pas théorique : on l’a vu sur des dizaines de bâtiments scolaires, de mairies ou d'hôtels — avec 20 à 30 % d’économies dès la première année, sans changer ni les murs, ni les tuyaux.

    ✅ En conclusion

    “Mieux vaut un bâtiment mal isolé (ou vieux) bien régulé qu’un bâtiment pas piloté du tout.”
    La GTB n’est pas un luxe réservé aux bâtiments de classe A (DPE).

    C’est un levier simple, rapide, efficace, qui vous aide à mieux consommer, mieux décider qui permet d’agir concrètement — dès maintenant. 

    Mario Bachelot
    Mario Bachelot

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